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Jeux paralympiques 2024 : les adieux de la sprinteuse Nantenin Keïta, figure emblématique de l’athlétisme français

Une page de l’histoire de l’athlétisme français s’est tournée, samedi 7 septembre, au Stade de France, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). A 39 ans, Nantenin Keïta, spécialiste du 400 m, qui participait à ses cinquièmes Jeux paralympiques, n’a pas réussi à monter, une dernière fois, sur le podium dans la catégorie T13, réservée aux athlètes malvoyants.
Depuis sa naissance, Nantenin Keïta souffre d’albinisme, une maladie génétique qui dépigmente sa peau et provoque des troubles visuels. En équipe de France depuis deux décennies, « Nanto », son surnom, possède l’un des plus beaux palmarès du sport tricolore, toutes disciplines confondues, avec quatre médailles paralympiques, dont l’or aux Jeux de Rio, en 2016.
A un âge où la plupart des sprinteurs ont depuis longtemps raccroché les pointes, la Franco-Malienne, qui avait annoncé sa retraite après son échec à Tokyo, en 2021, s’est ravisée « pour partager l’événement avec la famille, les amis et l’équipe de France d’athlétisme ». Elle a, depuis, fait l’objet d’une pluie d’honneurs.
En 2023, elle est devenue co-capitaine de l’équipe de France paralympique d’athlétisme avec le sprinteur Trésor Makunda. En juillet, elle a été élue par ses pairs porte-drapeau de la délégation paralympique française. Avant cela, elle avait aussi été désignée comme première relayeuse de la flamme olympique sur le sol français, le 8 mai.
« C’est quelqu’un que tout le monde apprécie, témoigne Dimitri Demonière, son préparateur physique. Elle a toujours le mot juste, l’attention qui change tout. C’est un modèle pour les jeunes, notamment pour sa longévité au plus haut niveau. » Son amie Assia El Hannouni, l’ancienne sprinteuse aux huit médailles d’or paralympiques, ne dit pas autre chose : « Elle a un rôle de grande sœur. C’est quelqu’un de solaire, toujours souriante, toujours accessible, qui fédère les énergies, qui dit les choses sans langue de bois. »
Nantenin Keïta a disputé sa première compétition internationale en 2002 lors des championnats du monde d’athlétisme handisport à Villeneuve-d’Ascq (Nord). « A l’époque, il y avait très peu de femmes dans le para athlétisme. Elle fait partie de celles qui ont ouvert la voie », se souvient Patrice Gergès, l’ancien directeur technique national de la Fédération française d’athlétisme, qui l’a repérée à 16 ans et lui a offert sa première paire de pointes.
Vingt-deux ans plus tard, son retour à la compétition après deux années d’arrêt est un gros pari pour la sprinteuse, dont la fin de carrière aura été hachée par les blessures. « Mon corps est fatigué, mais j’ai appris à faire avec », décrivait-elle au Monde au printemps à l’occasion d’un entraînement à l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (Insep), dans le bois de Vincennes à Paris, un site qu’elle a découvert à 17 ans.
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